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Читаю литературу и поэзию на французском языке.
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2021-03-24 20:27:15 « Sous Louis le Grand, il était fréquent de voir sur une même scène de théâtre des acteurs vêtus à l'antique et d'autres en perruque ; certains « dire » le vers, d'autres le « chanter ». La ponctuation est telle : tandis que Marot et Montaigne requièrent déjà les imprimeurs de respecter celle de leurs manuscrits, un Rousseau sait à peine qu'elle existe ; la prose soigneusement charpentée de Paul Valéry est contemporaines des cataractes céliniennes, Martin du Gard se plaint du peu de soin qu'apporte Gide à la ponctuation des Faux-monnayeurs, Apollinaire dans le néant déponctué engloutit les vers d'Alcools ; Ponge rêve à Malherbe, Queneau promène Zazie dans le tioube et compose cent mille milliards de poèmes, les linguistes patentés de la Sorbonne commentent phonèmes et morphèmes, des auteurs qui savent à peine lire et écrire sont élus à l'Académie, Jude Stéfan est inconnu ; quant à Jacques Roubaud, il peaufine ses virgule-à-la-ligne, ou pose ses blancs comme faisaient les bénédictins de Charlemagne. La ponctuation est le témoin placide de ces cohabitations contre nature ; elle épouse les contours saillants d'une histoire littéraire intrépide ou frileuse, constamment exploratrice ou anabasienne, comme le liquide bénévole suit en silence les arêtes ou les plis du vase qui le contient. »

Jacques Drillon, Traité de la ponctuation française. Gallimard, 1991 (coll. « Tel »).
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2021-03-23 22:57:14
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2021-03-23 22:57:14 peser les femmes

fardeau chéri quand la barque s'enlise sur la rive malencontreusement je te porte qui ne peut être que la fin l'autre rive où parée te déposer car tu me fus trop mêlée je veux en tes robes et voiles t'aimer qui cachent ton acre et ton embonpoint moins toucher ta jambe que tes bas je sens la vase qui m'empêtre je sens décroître ma force et mon souffle moi d'usure agenouillé et d'aimer sans savoir ce qu'est aimer au-delà de la peau qui crie de la bouche et d'en bas jouit plus elle te possède plus étant seule — ton fameux rire de s'élever ignorant tout autant étonné entrecoupé fidèle mais gai exubérant aussi clair pourtant s'apaisant après l'incident


Jude Stéfan.
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2021-03-22 23:30:22
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2021-03-22 23:30:22 Le grand combat

Il l’emparouille et l’endosque contre terre ;
Il le rague et le roupète jusqu’à son drâle ;
Il le pratèle et le libucque et lui barufle les ouaillais ;
Il le tocarde et le marmine,
Le manage rape à ri et ripe à ra. Enfin, il l’écorcobalisse.
L’autre hésite, s’espudrine, se défaisse, se torse et se ruine.
C’en sera bientôt fini de lui ;
Il se reprise et s’emmargine… mais en vain
Le cerceau tombe qui a tant roulé. Abrah ! Abrah ! Abrah !
Le pied a failli !
Le bras a cassé !
Le sang a coulé !
Fouille, fouille, fouille,
Dans la marmite de son ventre est un grand secret
Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs ;
On s’étonne, on s’étonne, on s’étonne
Et on vous regarde
On cherche aussi, nous autres, le Grand Secret.


Henri Michaux, Qui je fus, 1927.
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2021-03-21 23:27:14
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2021-03-21 23:27:14 Le Paresseux

Accablé de paresse et de mélancolie,
Je rêve dans un lit où je suis fagoté,
Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté,
Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie.

Là, sans me soucier des guerres d’Italie,
Du comte Palatin, ni de sa royauté,
Je consacre un bel hymne à cette oisiveté
Où mon âme en langueur est comme ensevelie.

Je trouve ce plaisir si doux et si charmant,
Que je crois que les biens me viendront en dormant,
Puisque je vois déjà s’en enfler ma bedaine,

Et hais tant le travail, que, les yeux entrouverts,
Une main hors des draps, cher Baudoin, à peine
Ai-je pu me résoudre à t’écrire ces vers.


Marc-Antoine Girard de Saint-Amant, Œuvres poétiques, 1631.
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