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Читаю литературу и поэзию на французском языке.
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2022-04-18 01:01:48
J. G. Ballard
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2022-04-18 01:01:48 « LA FOIRE AUX ATROCITÉS

« Le cyberpunk fut essentiellement initié par J.G. Ballard dans La foire aux atrocités. Ballard détaille l’effondrement d’un paysage au travers duquel les lignes de déterritorialisation ont donné lieu à des tolérances absolues. Ballard explore les zones fracturées dans lesquelles la contiguïté brute remplace la syxtaxe, et qui s’étendent uniquement dans une combinaison continue des corps, de l’architecture et d’images, qui s’interrompent brièvement avant de créer de nouvelles connexions en se séparant. Le paysage de Ballard, la ville interpénétrée par des images/événements d’accidents automobiles, d’astronautes et de crimes de guerre, exige un effort soutenu et continu de déchiffrage, rendu virtuellement impossible par l’équivalence de tout ce qui sature le terrain.

« LA DIVERSITÉ DES ARMES

« Un espace spectaculaire complètement saturé neutralise le délire interprétatif paranoïaque, au moment précis où il l’incite. Pour Ballard, les pratiques empiriques et quantitatives deviennent l’envers de la psychose et de la perte d’identité. La simulation de la cohérence qu’elle entraîne résulte pour Ballard de l’accumulation à perte de données cliniques, de techniques d’enregistrement de laboratoires et d’observations objectives de la recherche scientifique. J.G. Ballard est en lui-même un langage, auquel seul J.G. Ballard peut pleinement accéder. »

Mark Downham, Cyberpunk (1988), traduit de l’anglais par Anne-Lise Bémer, Éditions Allia (2013).
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2022-04-16 23:28:00
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2022-04-16 23:28:00 « Chaque fois qu’il se trouve un penseur dont la pensée se tourne vers une décision, ce penseur est mû et travaillé par un souci d’une urgence, urgence qui ne peut pas du tout encore être ressentie dans le temps où il vit, tel qu’il apparaît au regard historisant. Le degré de l’authentique entente — parce que préparant de concert la décision — des pensées d’un tel penseur se mesure à la capacité d’une pensée devancière, de cette pensée nécessaire qui pénètre les exigences déconcertantes émanant de ce qui, dans les mots de ce penseur, demeure non-dit. Plus essentielle est la décision qu’il importe d’arriver à penser, plus le penseur se trouve porté loin de tout ce qui relève de l’explication historiographique à partir du passé, plus grand devient le péril pour lui de valoir, au mieux, comme une exception. Or c’est là que pèse de tout son poids le malentendu qui prend forme quand est refoulé dans l’habituel, autrement dit dans le déjà décidé, ce qui met en œuvre la décision. Un tel rabaissement du décisif n’a aucunement sa source dans l’inertie de l’être humain, il amène bien plutôt le pouvoir que détient l’étant en tant que tel à produire l’effet qui lui est conforme. »

Martin Heidegger, Réflexions XII-XV, Cahiers noirs (1939-1941). Traduit de l'allemand par Guillaume Badoual.
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2022-04-16 00:30:38
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2022-04-16 00:30:38 Ils parlent mais leurs paroles ne sont pas enregistrées

Il est absurde de voir des princesses enchantées dans toutes les filles qui passent. L’adolescent maigre émit un sifflement admiratif. Nous étions au bord de la digue et le ciel était très bleu. On voyait au loin quelques pêcheurs et la fumée d’une cheminée montait au-dessus des arbres. Bois vert, pour brûler les sorcières, dit le vieux presque sans remuer les lèvres. Enfin, il y a un tas de jolies filles qui sont au lit en ce moment avec des technocrates et des cadres. À cinquante mètres de l’endroit où j’étais une truite sauta. J’éteignis ma cigarette et fermai les yeux. Premier plan de fille mexicaine en train de lire. Elle est blonde, a le nez long et les lèvres minces. Elle lève les yeux, regarde la caméra, sourit rues humides après les pluies d’août, septembre, dans un Mexico qui n’existe plus. Elle marche dans une rue de quartier et porte un manteau blanc et des bottes. Avec l’index elle appuie sur le bouton de l’ascenseur. L’ascenseur descend, elle ouvre la porte, appuie sur le numéro de son étage et se regarde dans la glace. Un instant seulement. Un homme de trente ans, assis dans un fauteuil rouge, la regarde entrer. Le type est brun et il lui sourit. Ils parlent mais leurs paroles ne sont pas enregistrées sur la bande-son. De toute façon ça doit être quelque chose du genre comment ça s’est passé, je suis fatiguée, à la cuisine il y a un sandwich à l’avocat, merci, et une bière dans le frigo. Dehors il pleut. La pièce est chaude, avec des meubles mexicains et des tapis mexicains. Tous deux sont allongés sur le lit. Brefs éclairs blancs. Enlacés et immobiles, on dirait des enfants épuisés. (En fait ils n’ont aucune raison de l’être.) La caméra les prend en forte plongée. Donne-moi toutes les nouvelles du monde. Frange bleue. Comme un petit bossu bleu ? C’est un porc mais il sait rester tendre. C’est un porc, mais sa main est douce quand il la prend par la taille. Le visage de la fille s’enfonce entre l’oreiller et le cou de son amant. La caméra les prend en gros plan : visages impassibles qui d’une certaine façon, et involontairement, te tiennent à l’écart. L’auteur regarde un long moment les masques de plâtre, puis se couvre le visage. Fondu au noir. Il est absurde de penser que toutes les belles filles sortent de là. Suite d’images vides : la digue et le bois, la cabane avec du feu dans la cheminée, l’amant en robe de chambre rouge, la fille qui se tourne et te sourit. (Il n’y a rien de diabolique dans tout ça.) Le vent agite les arbres des quartiers résidentiels. Un petit bossu bleu de l’autre côté du miroir ? Je ne sais pas. Au bout de l’avenue une fille s’éloigne en traînant sa moto. Si elle continue dans la même direction elle arrivera à la mer. Elle arrivera très vite à la mer.

Roberto Bolaño
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